Besoins des moutons
Les besoins spécifiques des moutons
Textes réglementaires spécifiques à la protection des moutons
- Recommandation du conseil de l‘Europe concernant les moutons.
Glossaire
- Agneau : petit de la brebis, âgé de moins d‘un an
- Agneau de lait : agneau qui n‘est nourri qu‘avec le lait de sa mère jusqu‘à son abattage
- Agnelles : brebis qui n‘a pas encore mis bas, gardée pour la reproduction
- Brebis : mouton femelle
- Bélier : mouton mâle
L‘exposition à de basses températures
Les moutons sont naturellement adaptés pour supporter de très basses températures, mais leur résistance au froid dépend de plusieurs facteurs : la race, l‘âge, l‘état d‘engraissement, l‘état du pelage, etc. Le facteur le plus déterminant est sans doute l‘état du pelage. Un mouton qui a une épaisse toison et qui est protégé de l‘humidité pourra supporter des températures qui descendent en dessous de –15°. Un mouton qui est tondu, au contraire, doit être protégé du froid.
Les moutons qui ont un état d‘engraissement de 2 ou moins, les moutons malades ou affaiblis devraient passer l‘hiver à l‘abri. Les vieilles brebis devraient également passer l‘hiver à l‘abri si elles sont trop maigres.
C‘est lorsque le temps est humide, que les températures sont basses et qu‘il y a du vent que la situation est la plus critique pour les moutons. Le plus important est qu‘ils ne soient pas mouillés jusqu‘à la peau. La laine de certaines races, lorsqu‘elle est épaisse, peut repousser l‘humidité plusieurs jours. C‘est le cas des races élevées en montagne, telles que par exemple la race Rava que l‘on trouve principalement en Auvergne ou la race Black Face, qui peuple les collines écossaises. Pour d‘autres races à la laine très fine, c‘est le cas des Mérinos, le pelage offre une protection moindre.
La race rava : La laine qu‘elle produit est jarreuse et grossière à brins longs.
Les moutons qui ont froid se serrent les uns contre les autres.
La laine du mouton Merinos, qui est originaire d‘Espagne, est la plus fine du monde. Son diamètre mesure moins de 20 millièmes de millimètres (micron). La laine du mouton écossais Black face est considérée comme grossière, elle peut mesurer plus de 35 microns.
L‘exposition à des températures élevées
Les moutons supportent mieux le froid que les températures élevées. Ils peuvent mourir d‘un coup de chaleur. Ce risque est beaucoup plus élevé chez les moutons qui ne sont pas tondus, car la laine empêche la sueur de s‘évaporer. C‘est une des raisons pour lesquelles il faut tondre les moutons au printemps.
Lors des fortes chaleurs, il faut offrir aux moutons la possibilité de se mettre à l‘ombre. C‘est particulièrement important pour les moutons qui viennent d‘être tondus, car ils peuvent être victimes de coups de soleil.
Cliquez ci-dessous pour afficher le tableau des conditions d'adaptation des moutons aux températures extérieures :
L'abri en plein air
Les moutons doivent avoir un abri qui les protège du vent, de l‘humidité et du soleil. Cet abri peut être naturel (haie, sous-bois, rangée d‘arbres) ou artificiel, tel qu‘une petite cabane en bois.
L‘état du sol des enclos extérieurs
La prairie où se trouvent les moutons devrait être bien drainée. Afin d‘éviter la prolifération des parasites et le surpâturage, il est préférable de mettre les prairies en rotation.
La clôture
Elle doit être vérifiée fréquemment car il arrive que les moutons s‘y coincent la tête. C‘est plus souvent le cas pour les moutons à cornes.
Les fils barbelés ne devraient pas être utilisés ; il en est de même pour les treillis électrifiés lorsqu‘il y a des moutons à cornes.
L‘état de propreté et l‘aménagement des locaux
Les abris et les bergeries où les moutons passent l‘hiver doivent offrir un sol sec, propre et éventuellement une litière confortable. Il en va de même pour les points d‘entrée dans les bâtiments ou pour les accès aux prés.
Les locaux doivent être bien ventilés et limiter les courants d‘air. La quantité de poussière ne doit pas être excessive. Le taux d‘ammoniac et d‘humidité ne doit pas être trop élevé afin de limiter les problèmes respiratoires. Le taux d‘humidité devrait être compris entre 70% et 80%.
Les moutons ne doivent pas être attachés en permanence.
L‘alimentation
Du printemps à l‘automne, les ovins trouvent en général une grande partie de leur nourriture sur les prairies naturelles. Un hectare peut généralement convenir à 6 à 7 brebis, mais cela peut varier en fonction de la qualité de la prairie. Toutefois, lorsque l‘herbe est rare, en début et en fin de saison, il est nécessaire de leur apporter des compléments sous forme de foin et de fourrages verts (luzerne, ray-grass, vesce, seigle en vert, etc…). En hiver, il faut compter 1,5 kg à 2 kg de foin par jour/mouton.
Lorsqu‘il y a production de lait, les compléments alimentaires sont indispensables. Ils peuvent être apportés sous forme d‘aliments concentrés, tels que des céréales. Il est vivement souhaitable que les animaux aient à leur disposition une pierre à sel, qui leur apportera le sel et les minéraux dont ils ont besoin.
La bergerie doit comporter un nombre suffisant de râteliers et d‘auges, qui doivent être maintenus dans un bon état de propreté. Il faut prévoir 3 à 4 mètres de râtelier pour dix brebis. Tous les animaux devraient pouvoir se nourrir en même temps, afin que même les plus faibles puissent s‘alimenter. Les aliments non consommés ou moisis doivent être jetés.
L'abreuvement
Idéalement, de l‘eau sera disponible en permanence, surtout durant la lactation. Un mouton boit entre 5 et 6 litres d‘eau par jour. L‘eau et les abreuvoirs doivent être propres. En cas de gel, la glace doit être brisée.
Les agneaux nouveau-nés
Les agneaux nouveaux-nés sont très sensibles aux basses températures, au vent et à l‘humidité. Leur fine couche de graisse et de laine ne les protège que très peu. Les brebis, lorsqu‘elles sont prêtes à mettre bas, devraient donc être isolées en bergerie et y rester avec leur(s) agneau(x) au moins deux semaines après la naissance. Des sorties les jours de beau temps sont toutefois possibles. Si les brebis mettent bas à l‘extérieur, un abri ou un brise-vent devrait être à la disposition des animaux.
Les cas d‘avortement doivent être obligatoirement déclarés au vétérinaire sanitaire.
L‘entretien des sabots ou des onglons
Les moutons doivent avoir leurs onglons parés régulièrement. Il est fréquent que les moutons souffrent de boiteries. Ceci peut être dû à une infection aux pieds ou aux articulations au niveau des genoux. C‘est la maladie du piétin. Les animaux contaminés devraient recevoir les traitements nécessaires : application d‘une solution sur les pattes, bains de pieds, vaccinations,etc. Un mouton qui ne parvient à se déplacer qu‘en s‘appuyant sur trois pattes ne devrait pas être transporté. Il devrait être euthanasié sur la ferme.
Les dents
Les moutons âgés ont généralement de mauvaises dents. Ils peuvent dépérir rapidement s‘ils n‘ont pas accès à une alimentation appropriée qu‘ils peuvent absorber sans difficultés.
La tonte
Les moutons doivent être tondus au moins une fois par an, normalement au printemps. L‘hiver, leur toison les protégera du froid, et au contraire l‘été, les moutons doivent être débarrassés de leur couche épaisse de laine parce qu‘elle emmagasine trop de chaleur. La tonte doit être effectuée par une personne expérimentée. Les moutons qui viennent d‘être tondus sont davantage exposés aux parasites externes. Si nécessaire, un traitement anti-parasitaire doit être administré et les animaux doivent recevoir les soins nécessaires s‘ils sont parasités.
Il est fréquent que la laine autour de la queue et de l‘anus du mouton soit souillée. Il est souhaitable que cette laine soit enlevée car les mouches seraient tentées d‘y pondre leurs œufs ; les larves creuseraient ensuite des galeries dans la peau. Il est important de vérifier si des asticots y ont déjà élu domicile.
La traite
Les brebis en lactation doivent être traites lorsque les mamelles sont pleines. En principe, elles sont traites le matin et le soir. La trayeuse doit être maintenue dans un bon état de propreté.
Les brebis peuvent souffrir de mammites (mêmes symptômes et conséquences que chez la vache).
L'identification
Les ovins doivent être identifiés à l‘aide d‘une boucle apposée aux deux oreilles avant l‘âge de 6 mois. Une seule boucle peut être apposée lorsque l‘animal doit être abattu avant l‘âge de 12 mois ou si l‘animal est né avant juillet 2005.
Les mutilations
Les pratiques suivantes sont autorisées :
- l'écourtage de la queue par des méthodes chirurgicales, avec des pinces hémostatiques ou à l‘aide d‘élastique, à condition de laisser une longueur de queue suffisante pour couvrir l'anus chez le mâle, anus et vulve chez la femelle ;
- la castration par des méthodes chirurgicales, avec des pinces hémostatiques ou à l‘aide d‘élastique ;
- le décornage ;
- la vasectomie.
Le décornage ne devrait être effectué que par un vétérinaire et sous anesthésie. La vasectomie et la césarienne ou toute autre laparotomie ne doivent être pratiquées que par un vétérinaire.
Les signes de mauvaise santé
Un mouton en bonne santé est vif, a une belle toison uniforme, les yeux nets et brillants, de bonnes dents, des mouvements libres, pas de claudication, un bon appétit, un comportement normal lorsqu'il boit ou tète, une rumination normale, pas de parasites externes, et pas de blessures, d‘abcès ou d‘autres lésions visibles. La température normale des ovins varie de 38,5C° à 39,5C°.
Lors de toute observation, il faut se rappeler que les signes de mauvaise santé comprennent apathie, perte d'appétit, baisse de lactation, absence de rumination, écoulement des yeux, des narines ou de la bouche, salivation excessive, toux persistante, inflammation des articulations ou d'autres parties du corps, claudication, diarrhée, décoloration du lait ou de l'urine, gonflement, prolapsus vaginal, grattements ou frottements fréquents, myase de la mouche à viande, mauvais état physique, modifications du comportement y compris des perturbations de l'organisation hiérarchique et, dans certains cas, le fait de se tenir éloigné du troupeau. (source : recommandation concernant les moutons du Conseil de l‘Europe)
L'état d‘engraissement des moutons
L‘épaisse toison d‘une brebis peut cacher un état d‘engraissement alarmant. Chez les ovins, il est donc essentiel d‘évaluer l‘état d‘engraissement par palpation. Pour ce faire, il faut palper l‘apophyse épineuse et l‘apophyse transverse pour évaluer l‘épaisseur de la couche de gras à leurs extrémités. De plus, il faut évaluer au toucher, la quantité de muscle et de dépôts adipeux qui se trouve sous ces os.
L‘objectif est un état d‘engraissement de 3 pour la saillie, de 3+ pour l‘agnelage, et d‘au moins 2 à la fin de lactation.
Une brebis qui a une note d‘état d‘engraissement inférieure à 2 ne devrait pas passer l‘hiver à l‘extérieur.
Pointage de 0 :
Le mouton est extrêmement maigre, faible et chétif. Les éléments du squelette, tels que la colonne vertébrale, les omoplates et les côtes, sont très saillants. Le tissu musculaire est très décharné. L‘orbite de l‘œil est proéminent et enfoncé. L‘animal peut être bossu et s‘isoler du troupeau.
Pointage de 1 :
Bien qu‘extrêmement maigre et chétif, l‘animal demeure agile. Les éléments du squelette sont saillants et dépourvus de couche de gras. Il n‘y a aucune dégénérescence apparente du tissu musculaire. L‘animal a assez de forces pour demeurer avec le troupeau.
Les moutons ayant un pointage de 2 à 3 sont vigoureux mais ont besoin d‘une meilleure alimentation pour hausser leur poids corporel avant l‘accouplement et l‘augmenter de 13,5 à 20,5 kg au cours de la gestation.
Pointage de 2 :
Le mouton est maigre mais fort et vigoureux ; aucune perte de tonus musculaire n‘est apparente. On ne décèle pas de couche de gras sur la colonne vertébrale, la croupe et les côtes, mais les éléments du squelette ne sont pas saillants.
Pointage de 3 :
Les moutons sont vigoureux et montrent des dépôts de gras légers mais évidents dans la région de la première côte, au-dessus de l‘épaule, de la colonne vertébrale et de l‘attache de la queue. L‘os de la hanche demeure visible.
Pointage de 4 :
Les dépôts modérés de gras donnent au corps du mouton une surface lisse au-dessus de l‘épaule, du dos, de la croupe et de la première côte. L‘os de la hanche n‘est pas visible. Un dépôt de gras ferme est apparent à la pointe de poitrine et autour de l‘attache de la queue (figure 8).
Pointage de 5 :
Le mouton est extrêmement gras avec un excès décelable au-dessus de l‘épaule, de la colonne vertébrale, de la croupe et des premières côtes. Les dépôts excessifs de gras sur la pointe de poitrine, le flanc et l‘attache de la queue manquent de fermeté. Le mouton semble mal à l‘aise et réticent à se déplacer. En général, la toison est de bonne qualité.
Les moutons ayant un pointage 3+ et 4 ont un état d‘engraissement supérieur à la moyenne, mais cet état ne devrait pas nuire à leur productivité. La toison est dense et lustrée, et la fibre a une bonne résistance.
Le texte accompagnant les notes pointage est extrait de la fiche N°85-062, "Body condition scoring of sheep", Centre de ressources agro-alimentaires, Collège de technologie agricole et alimentaire d'Alfred Canada, traduit et publié dans le Code de pratiques recommandées pour le soin et la manipulation des moutons, publié par le Conseil de recherches agro-alimentaires du Canada.
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